Quand on te parle d’une personne, à quoi es-tu sensible? Qu’est ce qui te rend une personne attachante dans un récit?
Dans la vie, nous avons de bien nombreuses occasions de faire des portraits ou d’entendre des portraits, des hommages à nos défunts.
Il y a les anniversaires, les dizaines sont souvent propices à des réunions familiales et il n’est pas rare d’y entendre un portrait doux, détaillé ou humoristique de la personne que l’on fête.
Dans les mariages, préparer les portraits des mariés est presque devenu un exercice obligatoire pour les témoins.
Lors des obsèques, que ce soit en cérémonie laïque ou dans une célébration religieuse, la vie du défunt est racontée.
Ecrire un portrait sensible va te permettre de:
- retenir l’attention de ceux qui écoutent ou lisent ton portrait
- donner au portrait une dimension humaine en vérité
- faire résonner avec les émotions & souvenirs de chacun
Je te propose ici 5 conseils pratiques pour rédiger un portrait sensible.
- La délicatesse
- Les choix & les batailles plus que des dates
- Garder le meilleur
- Il était une fois
- Moments partagés
1 La délicatesse
Un portrait sensible n’est ni un portrait à charge ni un portrait qui embellit la vérité.
Tu n’es pas ici dans la logique des réseaux sociaux où on sort « les dossiers » lors des anniversaires avec grand renfort de photos témoins .
Quand tu te lances dans le portrait, le premier réflexe est le plus souvent de chercher à flatter la personne dont tu racontes la vie. Tu auras même tendance à enjoliver certaines vérités, à passer sous silence quelques mauvais souvenirs ou habitudes.
D’une certaine manière, tu vas t’éloigner de la réalité de la personne.
Un portrait sensible n’est pas un portrait « mensonge ».
Mais il a à coeur de ne blesser ni la personne, ni l’entourage.
Au moment de choisir les élements de ton portrait, il faut penser à la personne et savoir ce qu’elle est vraiment capable d’entendre. Il va falloir veiller au fond autant qu’à la forme.
Tu connais la personne et tu dois faire confiance à ton instinct. Tu dois être capable de savoir ce qu’elle peut entendre d’elle. Les souvenirs douloureux ne sont pas nécessairement ce qu’il faudra éviter dans un portrait. Ils sont l’histoire d’une personne.
Ce qui est à priori à éviter c’est ce qui est contraire aux valeurs de la personne, à l’idée qu’elle se fait de sa personnalité.
Si tu as un doute, il faudra mieux faire reposer ton récit sur des élements plus forts qui ne viendront pas la blesser.
2 Les choix & les batailles plus que des dates
La plupart du temps, connaître la date exacte d’un évênement a peu d’importance dans une vie.
Or c’est notre permier réflexe que de faire l’énumération chronologique des faits marquants de la vie d’une personne.
Cette étape n’est pas inutile car elle permet de bien « balayer » toutes les grandes dates d’une vie. Tu vas pouvoir ensuite y trouver parfois un fil conducteur ou bien encore les moments décisifs.
Les dates sont alors la base pour un récit plus personnel.
Tu vas pouvoir faire le choix de moments plus précis qui éclairent la vie d’une personne.
Tu peux choisir de t’attarder sur :
- des choix de vies imposés ou dûment choisis
- des valeurs qui animaient la vie de cette personne et qui rayonnaient dans ses actes et sa personnalité.
- ses engagements ( associatifs, personnels, familiaux…)
- ses batailles ( pour elle-même, pour les autres)
3 Garder le meilleur
Garder le meilleur c’est très exactement … garder le plus évocateur.
Parfois il faut préférer faire une sélection plutôt qu’une longue énumération.
Se focaliser sur un élément précis permet de mieux le raconter. C’est un travail exigeant mais qui permet de mettre en lumière bien plus aisément un trait du portrait
Tu vas pouvoir y introduire plus de détails précis
Tu vas porter ton choix sur ce qui sera le plus signifiant, qui aura le plus de sens.
Le meilleur ne veut pas dire systématiquement le plus joyeux.
On dit souvent qu’on se construit plus dans les échecs que dans les victoires. Il peut être important de ne pas passer sous silence des moments difficiles de la vie. Tu pourras en faire le récit en privilégiant comment ils ont été dépassés. Ils peuvent être prétexte à dire toute la résilience d’une personne.
Il en va de même face aux décès. Nous avons tendance à ne pas nous y attarder, à garder dans le silence les défunts d’une vie.
Or la plupart du temps, évoquer les défunts, les étoiles sera apprécié. Il pourra y avoir de la tristesse mais bien plus de la reconnaisance pour briser le silence-oubli.
Raconter nos absents c’est presque toujours raconter de l’Amour.
4 Il était une fois
Ici le conseil est simple: raconte une histoire.
- Toujours… toujours, tu préfèreras écouter une histoire.
- Tu sais que ce seras plus vivant, plus rythmé.
- Une histoire est toujours plus connectée à tes émotions
- Une histoire permet aussi d’écrire avec plus de style, de s’amuser de mots
- une histoire crée du suspens, de l’attente. Il y a toujours un début, un événement et l’attente de la réaction à cet évenement.
5 Moments partagés
Tu vas pouvoir donner à ton récit un ton particulier en évoquant des moments partagés, des souvenirs communs.
Nous sommes des êtres de relations (de vie sociale).
N’hésite pas à aller piocher dans tes souvenirs des moments vécus ensemble et qui viendront appuyer la personnalité, les valeurs, les batailles de la personne dont tu fais le portrait.
Chacun de vous s’y reconnaîtra. Ils disent combien vous comptez l’un pour l’autre.Ils disent vos histoires qui s’écrivent ensemble.
L’évocation de vos souvenirs communs viendra à nouveau renforcer vos liens d’amour ou d’amitié.
Ils donneront une présence plus sensible à une personne décédée.
agnès
