Un portrait réussi est …

un portrait qui éclaire une vie,

qui donne sens,

qui peut inspirer celle qui l’écoute.

J’ai imaginé alors qu’à la faveur de l’été «  ELLES se racontent » deviennent « ILS se racontent ».

C’est en pensant à Teddy et aux futurs invités qu’est née l’idée de laisser la place des portraits à des hommes. Je trouvais que les hommes comme les femmes pouvaient nous offrir une parole … forte & à chaque fois différente, unique.

Bien évidemment, certaines questions se sont invitées pour faire rimer portrait avec vacances, été.

Tu retrouveras le même esprit: un temps de partage pour évoquer l’essentiel et dresser un portrait intime de ton invité.

 

Bienvenue à mon premier invité.

Teddy a d’abord été un nom  » Bredelet » qui évoquait celui d’un ami. Cela a très vite crée une connexion… une connivence. J’ai appris à le connaître aux premiers pas de son projet. Il a choisi d’offrir un accompagnement administratif aux familles dans le deuil.

Il est le symbole d’acteurs qui émergent dans le milieu du deuil pour créer, favoriser de nouveaux rituels.

Il parcourt nos régions pour rencontrer d’autres acteurs du funéraire. Il aime être en relation.

 

 

Son IG  personnel

Son site 

 

 

 

 

1 Teddy a quitté un boulot confortable pour un projet qui l’anime : soutenir et accompagner les familles endeuillées dans les démarches administratives avec « Tranquillite.fr » .
Homme de conviction, animateur du Podcast VIVANT, papa qu’ajouterais-tu pour faire connaissance ?

J’aime mon amoureuse depuis 16 ans et je suis papa de 2 enfants !

J’aime les gens, j’aime profondément l’Humain.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la nature humaine est très belle.

On m’a souvent demandé si Teddy était mon prénom… Alors oui, ce n’est pas un pseudo et je n’ai aucune origine Anglo-saxonne ! La preuve, mes parents ont hésité entre Teddy et Rudy… Je pense qu’ils ont fait le bon choix.

J’ai eu droit au fameux « Teddy Bear ». C’est toute mon enfance.

 

 

 

 2 Quel est le portrait-photo qui aujourd’hui parle le plus de toi ?

C’est très simple.

J’ai un tatouage.

Dans ma vie, il y a un symbole qui me suit depuis longtemps, 15 à 20 ans : des grues japonaises en origami.

J’ai donc 3 grues sur le bras.

Quand j’ai connu Fiola, ma femme, elle dessinait déjà à l’époque.

Il y avait dans sa chambre des dessins de grues japonaises. C’était chouette, joli comme symbole. Quand on s’est marié, on a repris ce symbole. L’intégralité de notre décoration était faite des guirlandes en origami de toutes les couleurs.

Quand j’ai eu mon fils, je lui ai construit un mobile avec ces même origami, j’ai eu besoin et envie de me faire tatouer. Il faut que le tatouage ait un sens pour moi. J’ai repris ce motif.

Aujourd’hui, il y a 3 grues, j’attends de pouvoir faire la 4? grue. Une grue pour chacun des membres de la famille : Fiola, Gaspard & Barnabé.

 

Puisque c’est un portrait, je dirais même plus.

Je ne suis pas croyant en une religion en particulier,
mais j’aime à croire qu’il y a une vie après la mort, et depuis le lancement de mon projet, j’ouvre mon esprit à une certaine spiritualité.

Il y a un oiseau en vol stationnaire que je vois assez souvent.
Quand je vois cet oiseau, j’aime à penser que je suis sur le bon chemin…

tatouage 3 grues japonaises sur le bras

3 Peux-tu nous partager une photo de vacances qui te touche ? Pourquoi ?

 

En fait, si je dois garder une photo de vacances, il y en aurait 2 !

J’ai un lien très fort avec mes grands-parents. Il y a une photo d’enfance où j’ai 7/8 ans. C’est dans un petit parc de loisirs pendant les vacances. J’en garde un super souvenir. Ça fait partie des moments de ma vie qui ont renforcé le lien existant avec mes grands-parents.

 

Sinon, c’est une photo de mes vacances idéales aujourd’hui. C’est à l’image de mes dernières vacances. Je n’aime pas les lieux trop connotées vacances.

L’été passé, nous sommes partis en Normandie, dans les terres. Nous avions loué une petite maison dans un petit village. Il n’y avait strictement rien. Une forêt. Un champ et rien d’autre.

C’est la première fois de ma vie où j’aimerai retourner dans cet endroit pour y retrouver le calme absolu, l’énergie liée à la forêt, une énergie apaisante qui se dégage de tout cet endroit.

Nous avons pris le temps de ne pas faire grand-chose, de se retrouver. Ces vacances-là nous ont  fait un bien fou.

 

grand parent et petit fils en vacances
maison en normandie au volet bleu

4 Pour des vacances réussies, il te faut…

Du calme !

Prendre du temps pour moi, se retrouver en famille.

Je ne suis pas contre un barbecue quand même.

Un transat, du calme, l’endroit le plus isolé possible.

Des livres qui vont bien.

5 Dans la vie, on a des convictions, des combats,
Quelle est la cause qui te tient à cœur ?

Je suis vraiment convaincu que parler de la mort ça ne fait pas mourir. Je suis mal à l’aise à l’idée d’opposer vie & mort. C’est un cycle. Tout le monde nait un jour en sachant pertinemment qu’il va mourir.

Par contre, il y a une différence entre le savoir et vraiment l’incarner, le vivre. Ça change considérablement l’impact que l’on peut avoir sur sa propre vie et pourquoi pas sur la vie des autres.

J’ai envie d’impacter positivement la vie des gens. L’administratif qui suit les obsèques à un impact considérable sur le vécu d’un deuil. Ces formalités sont pénibles et chronophage, je pense que dans ces moments on devrait avoir du temps pour soi ou avec ses proches. C’est un moment singulier,
et chaque personne qui fait appel à tranquillite.fr et qui me dit merci donne du sens à mon action !

Ces moments nous poussent à un retour à l’essentiel.

Dans notre société actuelle, on se trompe sur la notion du bonheur. Qu’est-ce que le bonheur ? Qu’est ce qui est important dans la vie ?

On est beaucoup axé sur comment concrétiser sa vie d’une façon matérielle : belle voiture, belle maison, super boulot. Est cela qui va nous rendre heureux ? Nous faire dire que l’on a réussi sa vie ?

C’est parfois dommage d’attendre de vivre un deuil pour prendre conscience de ce qui est important.

 

 

6 « Et je choisis de vivre » est le titre d’un film réalisé par Nans (de Nus & culottés) sur le deuil.
Nous sommes tous touchés par le deuil.
Quelle est ta manière de rendre hommage à tes défunts ?

Je n’ai pas de manière particulière.

Quand mes grands-parents sont décédés, je ne me suis pas rendu au cimetière.

Jusqu’à il y a deux mois, alors qu’ils sont décédés en 2012, 2016.

Dans ma manière de fonctionner, ce n’est pas le lieu qui fait hommage. J’y pense plutôt régulièrement. J’adresse des pensées reconnaissantes vis-à-vis de tous ceux qui sont décédés et ce qu’ils m’ont apporté dans ma vie. Je n’ai pas de rituel particulier.

Le meilleur hommage que je peux faire à mes grands-parents, c’est d’en parler à travers mon projet. J’ai construit tranquillite.fr avec eux.

7 Le décès d’une tante, un ami & des grands-parents t’ont fait traverser le chemin du deuil.
Quels sont tes mots forts sur ce chemin ?

À l’annonce, j’ai l’impression que ça ne me fait rien. Et aux obsèques, je fais la madeleine. Ça coule.

J’ai plus des images précises que des mots. J’associe chaque décès à un moment précis.

Pour ma tante, c’était la première fois que je vivais un décès. Je me souviens de l’avant, du chemin en voiture pour arriver à l’église. J’avais peur de voir des choses. J’étais terrifié. Quand je suis entré dans l’église, il y avait beaucoup de monde, car elle était très gentille & populaire. Dès que la musique a commencé, je n’ai pas arrêté de pleurer en regardant son portrait du début à la fin.

Pour ma grand-mère, je me souviens de la musique « les roses blanches » choisi par la famille.
Cette chanson raconte l’histoire d’une petite fille qui apporte des roses blanches à sa maman qui est en train de mourir à l’hôpital. Cette chanson m’a bouleversé… et continue de le faire à chaque fois que je l’entends.

Pour mon grand-père, c’est le moment où j’ai géré les démarches.

Pour mon ami Baptiste, c’est l’annonce. Je ne me suis pas rendu aux obsèques Il avait 18 ans et j’en avais 20. Je n’étais pas prêt. Pas armé. J’ai le regret de ne pas avoir été à sa cérémonie. De ne pas l’avoir accompagné à ce moment-là. Je sais qu’il ne m’en veut pas.

8 La chanson que tu chantes pour te faire du bien?

Il y a…

Feeling good de Nina Simone reprise par Muse. Super version qui donne la pêche. Ils ont capté l’énergie de cette chanson.

Il y en a une autre qui m’apaise, mode zen quasi instantanément, c’est une chanson d’Agnès Obel « Riverside ». Cette chanson est magique.

9 Si tu devais te choisir un mentor, qui serait-il?

J’aime beaucoup Matthieu Ricard. Il est clairement inspirant, car il possède une bienveillance illimitée.

La pratique de la méditation m’apporte beaucoup à l’individu et a changé ma vie.

10 Une question à me poser ?

 

Et toi agnès, qu’est ce qui t’anime profondément ?

Est-ce que tu crois à la vie après ? et si oui sous quelle forme ?

 

Je crois que ce qui m’anime est le goût des autres.

Famille, ami.e.s, relations dans les associations comme le scoutisme sont au coeur de ma vie.

J’aime à reprendre une phrase de Baden Powel, fondateur des scouts « être utile, heureux et actif ».

Beaucoup de mes choix & actions sont tournés vers les autres.

 

Quand à ta deuxième question, elle reste complexe. Je crois en une vie après mais je ne cherche pas à en imaginer la forme. Elle me semble sans doute être au delà de nos conceptions humaines, souvent encore bien charnelles.

 

Et il y a une chose assez curieuse.

Au décès de mon papa Jean, puis de ma maman Michèle, cette croyance en une vie d’après était très forte. Je voyais des « signes ». Je ne les sentais pas absents. Ils étaient présents pour atténuer ma tristesse.

Quand je m’éloigne d’un décès… les doutes & les questions reviennent.

 

 

 

Merci Teddy d’être notre premier invité de l’été.

Rendez-vous dans 15 jours pour la prochaine rencontre.

 

Bel été à toi.

 

 

 

 

 

 

portrait teddy bredelet

 

agnès

J’accompagne les femmes et les familles dans la création de portraits de vie & d’hommages à partir de leurs propres photos avec mon expertise du scrapbooking